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J’irai cracher sur vos tombes, Boris Vian (Vernon Sullivan)

Le Livre de Poche

Pourquoi ce livre ? Pour préparer le club de lecture de mai de ma bibliothèque sur Boris Vian

Lee Anderson, vingt-six ans, a quitté sa ville natale pour échouer à Buckton où il devient gérant de librairie. Il sympathise dans un bar avec quelques jeunes du coin. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire, Lee, qui sait aussi chanter le blues en s’accompagnant à la guitare, réussit à séduire la plupart des adolescentes. Un jour il rencontre Dexter, le rejeton d’une riche famille qui l’invite à une soirée et lui présente les sÅ“urs Asquith, Jean et Lou (17 et 15 ans), deux jeunes bourgeoises avec « une ligne à réveiller un membre du Congrès. Lee décide de les faire boire pour mieux les séduire… et poursuivre son sinistre dessein.

Écrit à la suite d’un pari, cet excellent pastiche de roman noir fut publié en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, un prétendu auteur américain. Récit d’une vengeance, dénonciation du racisme et de l’intolérance, ce best-seller fut jugé à l’époque immoral et pornographique, ce qui amena son interdiction en 1949 et la condamnation de son auteur pour outrage aux bonnes mÅ“urs.

Il est difficile pour moi d’arriver à parler de J’irai cracher sur vos tombes. Bien que je comprenne ce que l’auteur a voulu faire, et que j’apprécie en temps normal d’être poussée dans mes retranchements et/ou qu’on me provoque pour me faire réfléchir, je dois dire que j’ai quand même atteint mes limites avec ce livre, et qu’il m’a été difficile de le lire jusqu’au bout.

Premier roman de Vernon Sullivan, qui abandonne presque complètement le style bien caractéristique de Boris Vian, celui-ci est plutôt dur, sombre, voire pénible à certains moments. Pas par son écriture, toujours fluide, même si elle ne m’a pas vraiment plu car dénuée de ce qui fait le charme des écrits de l’alter-ego français de Sullivan (je ne pense même pas avoir vu un seul néologisme), mais par ce que Vian décide de nous faire vivre ici.

J’irai cracher sur vos tombes raconte l’histoire d’un noir à la peau presque blanche qui a été confronté à la haine et au racisme à travers d’autres et qui se retrouve dans une petite bourgade à mener une vie de bâton de chaise entre la librairie qu’il tient et les (très) jeunes désÅ“uvrés de la région avec qui il traîne (et plus si affinités). Peu à peu, il va sombrer dans une folie douce, entre soif de vengeance et désirs de plus en plus violents qu’il ne cherche même plus à réprimer.

Roman plutôt pornographique et violent, J’irai cracher sur vos tombes ne dérange pas par le côté sexuel et musclé, mais plutôt par le flirt (et plus) du personnage avec la pédophilie. C’est en tout cas ce qui m’a posé problème. Vian ne se prive d’aucune description, et après les coucheries du « héros » avec des filles de 15-16 ans dans une sorte de relecture trash du début de Vercoquin et le plancton . à certains moments à la limite du viol (voire même au-delà à certains moments), il franchit la limite de ce que je veux bien lire avec une scène plutôt détaillée d’une coucherie de deux adultes avec deux gamines de 12 ans qui ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe, alors que leurs deux violeurs ne trouvent même pas la situation anormale et n’éprouvent aucun remords. Je sais, cette scène est volontairement là pour choquer. Eh bien elle y est arrivée, mais à un tel point qu’à partir de ce passage-là, je n’ai plus fait que subir le roman, empressée de le finir pour savoir où ça allait en venir, et très déçue par le voyage au final.

Alors oui, après coup, le sens du roman apparaît peu à peu. Mais il n’a pas enlevé pour autant le goût très amer qu’il m’avait laissé en bouche…

Au final, J’irai cracher sur vos tombes est un livre dérangeant qui mérite sa réputation sulfureuse. Il perturbe et interpelle pour nous inciter à réfléchir. Mais en ce qui me concerne, le côté provocateur empiète trop sur le message qu’il veut faire passer pour que j’arrive à adhérer au tout.

Autres livres de l’auteur sur ce blog:

L’Automne à Pékin

Je me suis pris une énorme claque littéraire (des claques comme ça, il y en a très peu au final dans une vie de lecteur) en découvrant L’écume des jours de Vian, je m’en souviendrai toujours. Ce style complètement loufoque, nouveau (pour moi), poétique, et également la beauté et la tristesse de l’histoire, bien que j’ai eu du mal à rentrer dedans tout d’abord… En entamant J’irai cracher sur vos tombes, je m’attendais à y retrouver ce qui m’avait charmée dans L’écume, tu peux imaginer ma déception.

Du coup, comme je vois que tu t’es attaquée à la biblio du bonhomme, pourrais-tu m’indiquer quels romans de Vian se situent dans la même veine que L’écume des jours. En librairie les 4e de couverture ne m’aident pas et c’est bête mais j’ose pas demander aux vendeurs… Merci si tu prends la peine de me répondre

Difficile à dire, vu qu’aucun autre ne m’a autant plu que « L’Ecume des jours ». Evite les autres Vernon Sullivan, ils sont de la même trempe que « J’irai cracher sur vos tombes ». Là, j’ai beaucoup aimé « Ecrits pornographiques », mais c’est juste une conférence et quelques poèmes. Autrement, dans l’ordre de préférénce, il y a « Vercoquin et le Plancton », charmant puis perturbant, « L’Arrache-coeur », qui raconte une relation mére-enfants atroce mais à la langue sublime, et « L’herbe rouge », parfois très beau, parfois un peu rébarbatif, mais dans l’ensemble appréciable.

Je n’ai encore jamais eu l’occasion de lire d’autres livres de Vian, à part j’irai cracher sur vos tombes, donc je ne connais pas grand chose de son oeuvre.

J’ai adoré ce livre. Enfin non, je ne l’ai pas adoré, il m’a emportée. Je pense qu’il fait parti de ces oeuvres qui nous marquent à vie. Personellement, c’est ma mère qui me l’a conseillé, lorsque je lui ai posé la question justement sur les livres les plus marquants de sa vie. Elle m’a dit qu’elle avait lu J’irai craché sur vos tombes à mon âge (16 ans), et… ouah.

Je l’ai commencé le matin et je n’ai pas pu le lâcher de la journée (en cours). Entre dégoût et fascination perverse qui aurait pu me scandaliser comme cela s’est passé pour toi (surtout la scène des deux petites filles), en fait, qui m’a scandalisé. mais pourtant… Il y a la fin. La fin est vraiment… incroyable. Incroyable cette manière de nous faire devenir fou avec Lee, de nous faire étrangler tuer Lou. Il m’a fallut bien deux semaines pour m’en remettre, mais sincèrement, je ne regrette pas.

C’est une de mes expérience de lecture les plus intense.

Je l’ai lu aussi ado, je n’en ai gardé absolument aucun souvenir je dois dire.

Disons que ce genre de livre, ça passe ou ça casse, et Vian a franchi deux barrières qu’il ne faut pas franchir avec moi: le viol à la légère et l’absence de réflexion du criminel face à des actes indiscbles (comme s’il les commettait sans y réfléchir, chose qu’un être humain est rarement capable de faire). Je n’ai pas réussi à être fascinée par ce type, qui m’a énervée dès le départ, et qui m’a juste dégoutée après l’épisode des gamines. Du coup, j’ai subi ce livre plus qu’autre chose. La fin m’a semblée « expédiée » pour dire d’en finir, et dans le style, je préfère largement la lente mais beaucoup plus troublante montée de folie de « Lolita ». D’ailleurs, dans le style provocateur, le livre qui me restera de mon adolescence sera plutôt ce « Lolita », beaucoup plus subtile dans son analyse d’un esprit borderline, et tellement mieux écrit que la prose de Sullivan, qui perd toute l’originalité de l’écriture de Vian.

Je ne connais pas Lolita, tu pourrais m’en donner les références. Ce que tu dis m’intéresse ^^.

Après, je pense que l’intérêt de ce livre ne se situe absolument pas dans la reflexion. on ne cherche pas à donner une véritable raison à sa folie. C’est plus un livre dans « l’émotion » je trouve.

Après, il est certain que si tu ne supportes pas ce genre de scènes (ce que je comprend tout à fait, c’est vraiment horrible), il devient impossible de se laisser embarquer par le livre. Personellement, je suis dérangée, chquée, mais en aucun cas ce genre de chose

« Lolita », Vladimir Nabokov, chez Folio. Une adaptation par Kubrick, une autre par Lyne. L’histoire d’un amateur de « nymphette » qui réussit à séduire Lolita, fille de 14 ans.